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Renault a désormais établi un nouveau partenariat avec Mitsubishi en ce qui concerne notamment la mise en commun de la technologie électrique. Le constructeur suit Nissan, déjà allié de Mitsubishi motors. Et dans l’Alliance Renault-Nissan, rien ne va plus puisque les échiquiers au plus haut niveau de Renault et de Nissan évoluent de concert. Le géant à plusieurs têtes s’est séparé volontairement de plusieurs exécutifs.


Renault : Nouvelles alliances sur fond de tensions?
Cela avait été pressenti fin mai 2013, mais les négociations toujours en cours (Le Figaro, 31 mai 2013) et finalement le partenariat est aujourd’hui scellé entre Renault et Mitsubishi. Les deux constructeurs automobiles vont mettre en commun leurs technologies électriques pour des modèles asiatiques au nom quasi inconnu en France de ‘kei-cars’ (Le Monde, 5 novembre 2013). Il s’agit de petites voitures étroites qui peuvent servir à la fois de transport de personnes et de véhicules utilitaires citadins, proche de l’image de l’architecture du Nemo de PSA.

Nissan, s’avère déjà être un grand allié de Mitsubishi depuis deux années en ce qui concerne la motorisation électrique. Les deux poids lourds de l’Alliance vont donc partager maintenant les partenaires. C’est une grande nouvelle stratégique, puisqu’au moment où Renault avait quasiment tout misé sur l’avenir en tout électrique, divers scandales sont apparus et son partenaire principal, Better place, qui détenait la technologie de la pile à combustible dans le business model a mis la clef sous la porte. On ne peut pas affirmer que Mitsubishi puisse se substituer à Better Place, mais toutefois, l’avenir est sans nul doute bien plus prometteur à plusieurs que seul, notamment pour partager les frais de développement incompressibles, ainsi que les moyens de production.

Renault prend-il un tournant, puisqu’au même moment, le numéro un de l’Alliance tentaculaire, a décidé d’accélérer les synergies structurelles des deux Groupes. Un changement en profondeur semble en cours, et ce n’est sans doute qu’un début. Les structures des deux organigrammes de Renault et de Nissan deviennent des copies conformes. Et comme toute conduite du changement qui se respecte, les chaises musicales sont de rigueur. Ainsi, chaque numéro deux de Renault et de Nissan ont vu leurs descriptions de postes évoluer. C’est ainsi que Carlos Tavares, le numéro deux de Renault s’en est allé, tout comme l’avait effectué son prédécesseur Patrick Pelata, avec une grosse médiatisation. Il en est de même pour Toshiyuki Shiga. Le numéro deux de Nissan a subi le même sort en fin de mois d’octobre (Libération, 1er novembre 2013), à la manière japonaise, c’est-à-dire que ses fonctions ont évolué. Désormais, le numéro deux n’est plus à la même fonction. Aussi bien chez Renault que chez Nissan, les postes de numéro deux mutent vers des postes bicéphales, c’est-à-dire, un poste devient deux. Il n’y a donc plus de réel numéro deux, mais des numéros 3 et 3bis.

Le management de rupture de Carlos Ghosn a sans doute de quoi étonner et surprendre peut être pour mieux déstabiliser ses concurrents, et annoncer peut-être une fusion des maisons mères de Renault et de Nissan. Toujours est-il que l’opportunité de partenariat avec Mitsubishi a été prise, au moment même où PSA hésitait à aller plus loin avec Mitsubishi. Renault est-il pris de mégalomanie pour devenir le premier constructeur mondial ? Son ex-numéro deux, Carlos Tavares, qui aimerait devenir numéro un de Ford pourrait sérieusement mettre en difficulté cette ambition.



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