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La start-up Talend, un éditeur de logiciels informatiques vient de lever 40 millions d’euros et vise son entrée au …NASDAQ (National Association of Securities Dealers Automated Quotations) New York.


Quand une start-up décide d’entrer en bourse
Parti sur une idée de départ sans savoir vraiment où aller

Talend est une entreprise, créée voilà sept ans, qui permet d’homogénéiser les bases de données. Elles permettent aux développeurs informatiques de programmer des services facilement, comme LinkedIn, Deezer, Facebook, Le bon coin, banque en ligne,… et d’aller plus vite, et donc forcément d’être plus performant. L’idée première était donc de relier des systèmes informatiques complexes indépendants entre eux, afin de croiser les spécificités et les créativités de chacun.

Comme l’indique Bertrand Diard l’un des deux créateurs de Talend, « ce n’est pas très sexy, je vous l’accorde, mais la bonne nouvelle, c’est que tout le monde a besoin de nous. Un peu comme les plombiers ». Le fait d’unifier des systèmes complexes et de créer des passerelles de communication s’avère un atout. Il s’agit d’une « démarche effectuale », en rupture, où le produit innovant est créé à partir de l’expertise et des compétences de l’entreprise sans savoir quel est le résultat avant d’entamer ce processus d’innovation.
C’est d’ailleurs un autre éditeur de logiciel français, Vianoveo qui a su mettre en application cette démarche effectuale de l’innovation pour créer des produits et des offres en rupture. Les chemins de Séverine Herlin, la fondatrice de Vianoveo, se croisent avec ceux de M. Diard, là où « le potentiel de performance est important, là où on ne l’attend pas de manière intuitive. C’est un gain de temps [et d’argent] inestimable pour les entreprises».

Un modèle économique et stratégique en pleine innovation de rupture

Et pour avancer efficacement, Talend a décidé de bouleverser le modèle économique de l’éditeur de logiciel. Talend offre son logiciel en open source, c’est-à-dire en accès libre, aux développeurs. Une fois la pertinence du logiciel acquise, le développeur convaincu oblige son décideur à payer pour les modules complémentaires dont il a besoin pour gagner en efficacité. C’est encore de la démarche effectuale, puisque le développeur essaie, sans savoir les bénéfices qu’il va trouver. Et ça paye, puisqu’avec ce modèle, Talend est aujourd’hui rentable. Vianoveo a aussi misé sur ce même modèle économique de rupture puisque son premier produit, Patchwork, est disponible gratuitement, alors que son logiciel amélioré ViaDesigner en version pleine est payant. Mme Herlin envisage également de mettre des modules de ses logiciels en open source, sans doute sur Eclipse.

Et pour aller encore plus loin, Talend, qui est très courtisée dans la Silicon Valley, a décidé d’intégrer le portefeuille de valeur technologique, le NASDAQ ! Même avec une concurrence de très grands comme SAP, Oracle, IBM,... Talend a déjà séduit plus de 2500 clients, comme eBay et Google. C’est une stratégie très forte qui montre qu’une souris peut faire peur aux éléphants.
Et pour renforcer son mode effectual, M. Diard a cédé son poste de P-DG au responsable de SQL Server, le logiciel de base de données de Microsoft, pour prendre les rênes de la stratégie.

Le fait de rentrer en bourse et de démultiplier ses compétences de départ montre l’ambition de toute start-up qui avance à grands pas en brisant les habitudes comme ce fut le cas par le passé pour Axalto, devenu Gemalto, le géant de cartes à puces.



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