m-tribune
Un site dédié au management et à la performance de l'organisation

Organisation et ressources humaines




Dans une communication officielle, le russe du nucléaire Rosatom a laissé entendre qu’il serait prêt pour une entrée au capital d’Areva si, toutefois, l’Etat français n’y mettait aucune objection.


Le Russe Rosatom pour une entrée au capital d’Areva
Une restructuration qui pourrait profiter aux russes

Dans le capital d’Areva, l’Etat français détient à lui seul les 87%. C’est donc un programme de restructuration de la part du gouvernement qui en marche au sein de l’entreprise. Le secteur construction de réacteurs (Areva NP) sera cédé à EDF, pendant que ses branches d’uranium et de combustibles nucléaires fusionneront pour n’en former qu’une qui porte temporairement le nom de Areva NewCo. L’Etat français, EDF et Areva chercheraient donc à céder quelques parts, toutefois minoritaires, aux investisseurs étrangers dans cette nouvelle entité qui réunit ces deux branches-là.

C’est donc cette fenêtre ouverte aux  investisseurs étrangers qui voit se bousculer bon nombre d’entre eux. Selon Areva, 500 million d’euros auraient déjà fait l’objet d’une offre pour une entrée dans NewCo à hauteur de 10%. Des pourparlers seraient en cours avec Mitsubishi Heavy Industries (MHI) et le chinois National Nuclear Corporation (CNNC). Pour le patron de la section Europe de l’Ouest chez Rosatom, Andrei Rojdestvine, les russes seraient disposés à s’offrir des participations dans Areva NP et Areva NewCo. Il affirme par la suite : «  nous envisageons toutes les éventualités. Il est possible que nous ayons cette ambition, surtout si ça doit pouvoir aider Areva. » Il n’est jusqu’alors fait d’aucune négociation entre Areva et le groupe russe précise-t-il en plus. Ce qui n’est pas le cas entre les parties françaises, chinoises et japonaises.
 

Un contexte de relations difficiles entre les deux pays

La France et la Russie ont des relations assez difficiles ces dernières années. Compte tenu de la place qu’occupait Moscou dans la guerre en Ukraine et de son intervention en Syrie, paris a toutes les raisons de ne pas privilégier les offres russes. C’est d’ailleurs dans cette optique que le candidat des Républicains aux prochaines échéances présidentielles en France, François Fillon, s’est dit favorable à un retour à la normale dans leurs relations. « Nous travaillerons avec le gouvernement français qui sera issu des prochaines élections », a répondu Andrei Rojdestvine lorsque la question lui a été posée de savoir si Rosatom comptait sur une victoire de François Fillon pour voir son entrée à Areva facilitée.

Le Patron de Rosatom a affirmé avoir eu des discussions avec le gouvernement actuel. Mais compte tenu des sanctions qui frappent son pays, il espère que celles-ci disparaitront avec le gouvernement qui les a mis en place. Les russes peuvent aussi compter sur des appuis français dans ces discussions. Henri Proglio, ex patron d’EDF et actuellement au conseil d’administration d’Akkuyu Nuclea JSC, une société issue de Rosatom, est favorable à une entrée des russes dans le capital d’Areva. Rosatom et Areva font tous deux partie des plus grands constructeurs de réacteurs nucléaires. De l’avis de certains spécialistes, une entrée des russes serait profitable au groupe français qui n’a obtenu qu’un seul grand contrat ces sept dernières années, tandis que les russes eux ont décroché une série de plusieurs contrats dans ce même temps.
 
 

Cité dans cet article : Areva Rosatom


Dernières notes