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Ethique et responsabilité




En 2009, la pêche des esturgeons de la mer Caspienne ont été interdits. Les cinq pays riverains : Russie, Azerbaïdjan, Iran, Kazakhstan, Turkménistan ont décidé d’arrêter la pêche de l’esturgeon sauvage afin d’éviter son extinction. Contrebande et produit de luxe se croisent. L’entreprise Petrossian, exemplaire, a su s’adapter à ce nouveau caviar d’élevage.


Le caviar n’a plus rien de sauvage
Contrebande et embargos ne font pas bon ménage

Pour éviter toute surconsommation, la Russie a souhaité bloquer les exportations de caviar noir en 2002. En 2010, la Russie a levé cet embargo à destination des Etats-Unis, puis un peu plus tard en 2011, c’est l’Europe qui a vu de nouveau l’autorisation d’importer du caviar russe. Cependant, les quotas restent extrêmement limités. L’Europe par exemple ne peut disposer que de 150 Kg de caviar à l’année, pour une production officielle de 15 tonnes, et … officieuse de 300 tonnes !

Il faut savoir que le caviar représente pour le Daghestan et la Kamoukie une des ressources de revenus principale de la population. Ces régions restent très touchées par le chômage, alors tous les moyens sont bons pour gagner un peu d’argent. Alors, les passe-droits et pots-de vins restent monnaie courante pour permettre d’écouler une marchandise illicite. Le braconnage peut donc s’effectuer facilement, moyennant l’arrosage du réseau politique et la falsification de données pour autoriser la marchandise à sortir du pays.
Que faire, en priorité pour protéger les esturgeons sauvages et permettre aux pêcheurs de vivre correctement ? Le développement de l’élevage reste une grande opportunité. Le problème est de ne pas mélanger les espèces « naturelles » avec les « élevées » qui sont davantage hybrides, au risque de détruire la population mère. Il s’agit donc d’un problème politique aux conséquences écologiques et économiques graves. Il n’est pas rare non plus de voir des œufs de lompe bien travaillés vendus pour du caviar d’esturgeon ou encore des œufs de Huso bulgare pour du beluga, du sevruga ou de l’osciètre. Le novice s’y trompera sans souci. Et à la contrebande s’ajoute également la contrefaçon.

Caviar rime avec luxe, tradition et entreprise familiale florissante

Armen Petrossian a repris la Société familiale créée par son père en 1992. Et il a eu à faire face à la pire crise d’approvisionnement du caviar depuis la création de l’entreprise avec ces problèmes d’embargo, d’interdiction de pêche, et d’effondrement de l’empire soviétique un peu avant. Alors, la maison Petrossian a toujours réussi à pallier les problèmes en anticipant. C’est peut-être l’origine arménienne de la « maison » qui a su guider cette famille de commerçants. En effet, la communauté arménienne est réputée pour son « initiative visionnaire et avant-gardiste », comme le signale avec entrain le Président de l’Union Générale Arménienne de Bienfaisance (UGAB France), Philippe Panossian.

M. Petrossian a su dompter le caviar en lui offrant les portes de la qualité et de la traçabilité avec l’esturgeon d’élevage avec des provenances variées : Chine, France, Italie, Israël, Bulgarie,… Précurseur en la matière, il a su toujours améliorer ses produits, avec une constance exceptionnelle, quand on sait qu’il faut plus de huit années pour qu’un esturgeon arrive à maturité…il lui fallait bien plus de temps pour anticiper ce virage à angle droit.

Ce caviar reste toujours luxueux, indétrônable, et le succès de l’entreprise familiale est total. Paris, New-York, Los Angeles, Las Vegas,… le caviar Petrossian est un monument mondial. Et le retour au caviar de la Caspienne ne lui est pas inaccessible, bien au contraire. Son ami d’origine arménienne Philippe der Megreditchian, spécialiste des acquisitions sur les territoires du grand Est,  pourra l’aider dans sa quête de cette industrie locale du luxe moderne très prometteuse.



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