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Déposer un brevet est encore une valeur sûre pour garantir le succès d'une entreprise et la France peut mieux faire.


Inventer, innover et breveter
 Une étude réalisée au printemps 2014 par FranceBrevets pour l'Ecole des Mines ParisTech et intitulée "Can patent data predict the success of start-ups? " démontre que les start-ups qui déposent des brevets ont, de manière significative, plus de garanties de réussite que les autres. Sur les 10 années suivant la première levée de fonds, c'est même 50% de chance de succès pour les start-ups qui se constituent un portefeuille de brevets.
 
L'étude indique que ce type de start-ups va avoir davantage de chances d'être introduite en Bourse, de fusionner ou d'être rachetée. Les chances des start-ups n'ayant pas déposé de brevet de suivre l'une de ces voies ne sont en revanche que de 30%. Et le fossé se creuse si l'on ne prend en compte que les 6 premières années après la première levée de fonds. Dans ce contexte, 30% des start-ups ayant déposé un ou plusieurs brevets ont une chance de réussite, contre 8% pour celles qui n'en déposent pas. Ainsi, le dépôt de brevet attire davantage les investisseurs qui y voit la garantie d'une innovation bien protégée et ce, prioritairement dans les domaines des biotechnologies et du logiciel.
 
A l'occasion de la remise des Trophées de l'Innovation 2014, événement organisé par l'INPI (Institut national de la propriété industrielle), la tribune a interviewé Yves Lapierre, son directeur général. Il indique que "la propriété industrielle n'est pas un simple outil juridique qu'on garde au coffre-fort pour se défendre, mais un des piliers de la politique d'innovation des entreprises.". En 2013, "16.500 brevets ont été déposés à l'INPI, dont en gros 12.000 issus de grands groupes, 1.832 issus de PME et le reste de sociétés étrangères qui déposent en France ou de particuliers.". Ce chiffre ne reflète pas totalement le dynamisme d'innovation des entreprises car celles-ci peuvent alternativement déposer au niveau européen ou au niveau international. Par exemple, les entreprises du secteur du logiciel ont tendance à déposer aux Etats-Unis car c'est là que se trouve leur marché.
 
Au niveau mondial, Yves Lapierre indique qu' "il y a une tendance mondiale forte à l'utilisation du brevet. Entre 2009 et 2012, à l'OMPI [Organisation mondiale de la propriété intellectuelle], on est passé de 155.000 à 205.000 dépôts de brevets, une croissance de 30 %. Un des facteurs est les pays émergents, puisque depuis 2013 la Chine est le premier déposant à l'OMPI." En ayant déposé entre 25 000 et 27 000 brevets par an sur les trois niveaux, la France se place au 6ème rang mondial des déposants. Par contre, d'après Yves Lapierre, "Dans les classements mondiaux de l'innovation, la France se place entre le 17e et le 23e rang. On voit qu'il y a un vrai sujet entre l'invention et l'innovation en France". Une innovation est en effet construite sur une invention, mais toute invention ne donne pas lieu à une innovation...
 
 
 
 



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